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Il est plus facile pour un chameau...


 

 

 
Pays France

Sortie France 16 avril 2003
Durée 1 h 50
Titre original Il est plus facile pour un chameau...  
   
Réalisateur Valeria BRUNI-TEDESCHI

La note de ThD

Avec Valeria BRUNI-TEDESCHI (Federica)

(JPG)

  Chiara MASTROIANNI (La sœur de Federica)
  Jean-Hugues ANGLADE (Pierre)
  Emmanuelle DEVOS (La femme de Philippe)

Valeria Bruni-Tedeschi est de ces actrices qu’on voit de temps en temps dans tel ou tel film, qu’on ne peut que remarquer, et qui pourtant ne donne l’impression que de passer. Valeria Bruni-Tedeschi n’a pas besoin de faire de vagues. Valeria Bruni-Tedeschi suit son petit bonhomme de chemin. Valeria Bruni-Tedeschi nous manquait.

Elle nous revient donc cette semaine, avec son propre film, dont elle tient le premier rôle. Un rôle qu’elle s’est écrit sur mesure, dans lequel elle rentre d’autant plus facilement qu’il est largement inspiré de sa propre existence. Federica est une fille un peu lunaire, exaspérante parfois, qu’on sent très vite larguée. Federica n’arrive pas à se positionner, elle n’arrive pas vraiment à prendre sa vie en main. Ce qui lui pourrit littéralement la vie, c’est l’argent. Car Federica est riche. Très riche. Immensément riche. Fille d’un grand industriel italien, elle n’a jamais accepté sa richesse. Son copain (JH Anglade) se charge d’ailleurs de la culpabiliser toutes les cinq minutes. Malgré tout ça, Federica ne parvient pas à abandonner sa Jaguar, ni ses quartiers chics. Quand sa sœur (très bonne Chiara Mastroianni) se réfugie dans la psychanalyse et son frère aimé (ahhhhh, Lambert Wilson !) préfère assumer son oisiveté en faisant et refaisant le tour du monde, Federica cherche son salut dans l’écriture. Elle écrit des pièces de théâtre qui se passent dans des cafés, parce qu’elle a "remarqué que beaucoup de gens vont dans les cafés". Et à la place du psy, elle préfère s’épancher dans le confessionnal.

Si Valeria Bruni-Tedeschi a réussi à échapper à la très grande bourgeoisie italienne, on sent bien la pesanteur de sa condition au travers de son personnage. La réalisatrice n’essaie pas de nous faire pleurer avec son personnage de pauvre petite fille riche. Elle ne craint pas de se tourner elle-même en dérision, et à moquer cette fille décalée qu’elle aurait pu devenir, qu’elle est sans doute devenue. Elle nous offre en tous cas un petit film très agréable, sensible, distrayant, très amusant. Inédit. Un bon film qui annonce le printemps...