Une critique honorable, un éditeur reconnu, et un sujet intéressant. Comment faire un roman autour du Lutetia, LE palace de la rive gauche, le seul, dont le destin est tellement lié à la Seconde guerre mondiale, et surtout aux retours des camps ? Telle est l’idée de Pierre Assouline pour son nouveau roman.

Lutetia est donc un roman autour du célèbre palace, celui de la famille Boucicaut, afin que les clients provinciaux du Bon Marché puissent dignement se loger lors de leurs emplettes parisiennes. Si le personnage principal est donc le grand hôtel, le deuxième est Edouard Kiefer, son responsable de la sécurité, ancien flic, et accessoirement narrateur de cette histoire. Edouard Kiefer, qui fait des fiches sur tout, et sur tous. Sur tous ces clients qui se croisent dans les couloirs et les salons en cette fin des années trente. Puis bien sûr sur les nouveaux hôtes de l’hôtes à partir de la débâcle, ces dignitaires nazis qui prendront possession du Lutetia, comme du Ritz, du Crillon, du George V, du Meurice, et de toutes les meilleures places parisiennes...

Au début, j’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman. J’en attendais peut-être trop, et ai un peu commencé à m’ennuyer. Puis l’histoire trouve enfin un souffle avec l’occupation allemande et la narration de cette difficile "cohabitation". Mais l’amélioration est de courte durée, et, tel un vieux pape asthmatique, l’histoire retombe très rapidement dans un ennui presque mortel. Alors on attend la troisième étape, la libération et la "réquisition" du Lutetia par Mon Général pour y abriter les retours des camps. Mais je ne le saurai jamais. Pas la patience d’attendre jusque là. A la page 248, j’ai calé et les 200 suivantes seront peut-être pour d’autres. Pour moi, je n’y vois plus le moindre intérêt, et préfère passer à quelque chose de plus intéressant !