Une étude détaillée de la période 1848-1851 en France, marquée par de fortes tensions populaires, l’apparition du socialisme, et la mise en place du suffrage universel.

Inès Murat nous présente dans le détail l’évolution politique et économique de la France, du début 1848 (alors que la Monarchie de juillet et le règne de Louis-Philippe vivent leurs dernières heures), jusqu’au 2 décembre 1851, avec le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, premier Président de la République, qui plus est élu au suffrage universel, et qui deviendra le Prince-Président, avant de proclamer l’Empire... Une histoire découpée en quatre grandes phases. Tout d’abord, la description de la situation intiale, qui conduira à la révolution de février et à la chute soudaine de Louis-Philippe et l’exil des Orléans. Puis le gouvernement provisoire de Lamartine, l’élection de l’Assemblée constituante, jusqu’aux journées d’insurrection de juin 1848. Puis ce sera le gouvernement du général Cavaignac, tournant conservateur et autoritaire. Et enfin, à partir de décembre 1848, l’élection de celui dont personne ne se méfiait, ce Louis-Napoléon Bonaparte, mauvais orateur, ridiculisé par un peu tout le monde, mais qu’un fort soutien des campagnes enverra à l’Elysée. Commence un travail de terrain du nouveau Président de la République, qui en parallèle luttera contre une Assemblée relativement adverse, qui lui refusera le droit de se représenter à un second mandat, prétexte tout trouvé pour prendre le pouvoir par un coup d’Etat, légitimé par un référendum lancé dans la foulée...

Une page relativement méconnue de l’histoire de France, qui ne retient guère que l’image de Lamartine à l’Hôtel de Ville, puis la "trahison" du futur Napoléon III, qui entachera longtemps toute idée d’élection présidentielle de beaucoup de doutes. La succession des événements de 1848 est emblématique de ce XIXème Siècle, où la France mène révolution sur révolution et alterne les régimes, tout en adoptant petit à petit une forme parlementaire appelée à durer. On assiste à la montée des idées socialistes, au développement du chemin de fer, et aux balbutiements de la Révolution Industrielle. On a l’impression que cette histoire dure plusieurs années, alors que tout se concentre sur quelques mois. La révolution de 1848 sera celle du peuple. Les élites littéraires de l’époque (Lamartine, Hugo, Sand...) sont partie prenante de la politique. La nation, elle, semble aspirer à une certaine stabilité, ce qui vaudra au nouveau Président de la République un fort soutien des provinces, et un vrai appui pour l’instauration prochaine d’un nouvel Empire...