On connaissait déjà les publi-reportages, ces encarts très sérieux dans les journaux nous incitant à aller vivre en Picardie, à investir en Lozère, voire même à acheter des actions Vivendi-Universal. Un truc nouveau vient d’apparaître dans la même famille : le film promotionnel. Ca a l’air sérieux, c’est diffusé en salle, ça a un réalisateur, des comédiens, un prix d’entrée. Mais ça ne sert strictement à rien. A rien, sinon à nous rappeler que Mlle Adjani commence à s’emmerder ferme en Suisse et qu’elle veut faire son retour dans nos salles obscures.

Ne vous y trompez donc pas, « La repentie » est tout sauf un film. « La repentie », c’est juste 2h05 (mon Dieu que c’est long !) de promotion de Mlle Adjani. C’est pour nous rappeler que Mlle Adjani a de beaux cheveux noirs. Que Mlle Adjani a de superbes yeux bleus. Que Mlle Adjani a de longues mains blanches. Que Mlle Adjani aime à porter des chapeaux noirs, de longues robes noires, et surtout d’immenses lunettes noires. Que Mlle Adjani sait pleurer. Que Mlle Adjani sait traverser le désert perchée sur d’immenses talons hauts. Que Mlle Adjani sait aussi quitter lesdits talons et danser sur la Promenade des Anglais en écoutant Jeff Buckley. Que Mlle Adjani sait jouer les ténébreuses torturées. Que Mlle Adjani est CHIANTE à mourir. Mais Mlle Adjani n’est pas seule. Je ne parlerai pas de Sami Frey, qui nous fait du Sami Frey. Je ne parlerai pas de Samy Naceri (à part ses beaux yeux, à quoi il sert ??).

Non, « La repentie », c’est aussi l’occasion de s’enfermer 2h05 (mon Dieu que c’est long !) dans une salle de cinéma, avec le très aimable, et surtout très appuyé, soutien des maisons Cartier et LouisVuitton, et du comité de tourisme marocain. Sans oublier dans les rôles principaux la municipalité de Nice et le Negresco. Alors si vous avez 2h05 (mon Dieu que c’est long !) à perdre, allez voir « La repentie ». La BO est bonne, c’est déjà ça. Pour le reste... A dix reprises, on se dit ça y est, c’est terminé, c’est l’image finale. A dix reprises une autre image apparaît et on a envie de crier « Assez ». A dix reprises je me serais volontiers barré si je n’avais pas été accompagné.